Check-list à l’intention des nouveaux indépendants dans le domaine des soins de santé
À quoi être attentif en tant que jeune professionnel de la santé indépendant ? Et comment gagner du temps pour vos patients ?
Travailler en tant qu’indépendant(e) dans le secteur des soins de santé est une expérience formidable, mais de plus en plus impactée par les obligations administratives. Nous avons rencontré Emma Van Parys, responsable du domaine d’expertise auprès de l’association de médecins généralistes Domus Medica, et lui avons demandé à quoi être attentif en tant que médecin généraliste débutant et comment faire pour gagner du temps pour ses patients.
Préparez-vous dans les règles
Emma Van Parys : « Mieux vaut commencer à vous organiser suffisamment à l’avance en ce qui concerne vos obligations administratives. Les deux principales sont la demande de reconnaissance (preuve que vous avez réussi votre formation de médecin généraliste) et votre accréditation (qui est liée, entre autres, à votre engagement à participer à des post-formations et à des évaluations par des pairs). »
Vous savez dans quelle région vous souhaitez travailler ? Communiquez alors cette information au poste de garde de cette région afin d’être inclus(e) dans la répartition des équipes.
Inscrivez-vous en tant que prestataire de soins de santé indépendant
EVP : « Si vous optez pour un statut de prestataire de soins indépendant, vous devez vous inscrire auprès de la Banque Carrefour des Entreprises (BCE) comme n’importe quel autre indépendant. » Cette banque de données qui dépend du SPF Économie a pour vocation de rendre plus efficace le fonctionnement des services publics et – ce qui vous intéresse en tant qu’‘entrepreneur’ – de simplifier toute une série de procédures administratives.
Vous pouvez vous inscrire en personne physique, en qualité d’entreprise unipersonnelle ou de société dotée d’une personnalité juridique. « De nombreuses personnes qui se lancent choisissent de démarrer en tant qu’entreprise unipersonnelle, mais dans certains cas, une société est une meilleure solution. Ce choix a également des implications fiscales et comptables. Si vous optez pour une société, vous devez ouvrir un compte bancaire spécifique en vue de séparer les transactions personnelles des transactions professionnelles. Votre comptabilité n’en sera que plus claire. »
Affiliez-vous à une caisse d’assurance maladie
EVP : « En tant qu’indépendant(e), vous êtes de toute façon obligé(e) de vous affilier à une caisse d’assurance maladie pour votre propre assurance maladie. Une fois votre cabinet ouvert, vous entrez en contact avec les caisses d’assurance maladie par le biais du Dossier Médical Électronique, qui vous livre automatiquement des données essentielles sur vos patients. Vous savez ainsi si votre patient a droit à une intervention majorée ou au régime du tiers payant. Cela facilite considérablement la facturation. C’est également la caisse d’assurance maladie qui vous paie en partie. En effet, le patient ne paie qu’une partie de la consultation, la caisse d’assurance maladie se chargeant du reste. »
Assurance RC professionnelle médicale obligatoire
« En tant que professionnel(le) des soins (para)médicaux, vous demeurez responsable de vos actes pendant une période pouvant aller jusqu’à 20 ans après le contact avec le patient. Vous devez donc souscrire une assurance qui vous couvre pendant ce laps de temps pour tous les dommages résultant d’une prestation effectuée pendant la durée du contrat. Par ailleurs, une assurance revenu garanti est facultative mais recommandée. Elle offre une sécurité financière si, par exemple, vous tombez vous-même malade durant une longue période. »
Ce ne sont là que quelques-unes des obligations et des recommandations pour démarrer votre activité. Vous ne parvenez pas à vous y retrouver ? Ne vous inquiétez pas ! EVP : « Vous trouverez un grand nombre d’informations pratiques sur les sites web des associations professionnelles. Chaque année, Domus Medica organise également une soirée d’information destinée aux MGF (médecins généralistes en formation) de dernière année. Par ailleurs, notre site propose un Starter’s Guide, un guide pratique pour les médecins généralistes débutants. »
Plus de temps pour vos patients, moins de temps perdu en tâches administratives
Emma approuve : « C’est un cri du cœur que nous entendons souvent de la part des médecins généralistes et d’autres professionnels de la santé ces dernières années : ils croulent sous les obligations administratives. Résultat, ils ont moins de temps à consacrer aux soins des patients. » Comment anticiper intelligemment cette situation ?
Délégation des tâches
« Déléguez des tâches. Engagez un(e) assistant(e) médical(e) pour l’accueil ou le secrétariat. Depuis peu, il existe une intervention dans les coûts salariaux des infirmier(ère)s de cabinet, qui peuvent prendre en charge certaines tâches du médecin généraliste. Il s’agit, par exemple, des vaccinations, des prises de sang, du suivi des patients diabétiques, des soins des plaies, etc. Une majoration de l’intervention est également prévue si, en tant que médecin généraliste, vous investissez dans des formations supplémentaires pour vos employé(e)s.»
Numérisation
Investir dans la numérisation est également essentiel pour assurer un suivi administratif harmonieux et l’échange d’informations avec d’autres prestataires de soins de santé. Songez aux progiciels grâce auxquels vous pouvez facilement intégrer vos dossiers électroniques de patients et échanger des informations avec d’autres prestataires de soins de santé. Les outils de prise de rendez-vous en ligne sont pratiques et permettent d’éviter de répondre à de nombreux appels téléphoniques. « Les médecins généralistes reçoivent (de l’INAMI) des indemnités forfaitaires s’ils utilisent certains logiciels et services électroniques. »
Paiement électronique
Une autre tendance positive est la diminution des paiements en espèces chez les médecins généralistes. Il est aussi obligatoire de fournir une forme ou une autre de paiement électronique. « Grâce au paiement électronique, le médecin généraliste gagne du temps, car le cash nécessite davantage de démarches administratives, il faut se rendre à la banque, rendre la monnaie... Les paiements électroniques sont naturellement plus sûrs. En effet, vous ne devez pas vous rendre à la banque après coup avec une grosse somme d’argent en liquide. »
Vous pouvez permettre à vos patients de payer par voie électronique de plusieurs manières : au moment même, par la suite et aussi au préalable dans le cas d’une téléconsultation. Worldline propose trois solutions adaptées à vos besoins : une solution de paiement tout-en-un, Tap on Mobile et Pay by Link. Découvrez tous les détails ici.